Fondations chrétiennes II - 1 - Le christianisme et la chrétienté
Le christianisme et la chrétienté (notions avancées)
Attention!
Les notions abordées dans cette fiche dépassent celles qui sont vues au secondaire. Il s'agit ici d'un complément pour ceux qui sont curieux d'en savoir plus.
Le christianisme
Le christianisme
est une religion monothéiste issue du judaïsme.
Le monothéisme est la foi en un seul dieu, par
opposition au culte polythéiste de la mythologie romaine
qui suggérait l’existence de plusieurs dieux.
La chrétienté est l'ensemble des chrétiens, des pays
chrétiens.
Aujourd’hui, la religion chrétienne s’est mandatée d’une mission à vocation universelle : répandre les enseignements et la foi en Jésus, le fils de Dieu, reconnu comme le Messie tant attendu dont les textes sacrés hébreux annonçaient la venue.
Les croyances principales du christianisme
La foi chrétienne s’appuie essentiellement sur la reconnaissance de Jésus comme fils de Dieu porteur d’un message universel. Dans cette religion, le Dieu unique est inscrit dans une trinité transcendante : le Père, le Fils et le Saint Esprit. La résurrection de Jésus constitue aussi un élément clé de la foi chrétienne. La venue de Jésus sur terre, sa mort, sa résurrection et sa montée au ciel tracent les grandes lignes d'un message annonciateur d’une vie nouvelle dans laquelle le salut de l’âme est possible grâce au sacrifice de Jésus. D’ailleurs, la crucifixion et la résurrection sont vues comme la preuve que Jésus a réconcilié l’humanité avec Dieu.
Les valeurs du christianisme
Les valeurs enseignées par le christianisme s’appuient sur les témoignages de la vie de Jésus : amour du prochain et amour de Dieu, recherche de la vérité, résurrection, immortalité de l’âme, paix entre les hommes.
Les cultes
Deux rites sont plus importants que les autres dans la tradition chrétienne : le baptême et l’eucharistie. Le baptême sert à souligner l’adhésion aux valeurs chrétiennes. L’eucharistie rappelle le dernier repas de Jésus et est une invitation symbolique à partager le pain et le vin.
Historique
Situation des Juifs pendant l’Empire romain
Le christianisme est né pendant l’Empire romain. À cette époque, les Juifs subissaient la domination romaine et attendaient la venue du Messie qui les libérerait et sauverait leur âme. Le culte religieux prôné pendant cette époque donnait à l’empereur romain une place centrale, lui conférant un rôle de représentant de Dieu sur la terre. Toutefois, Rome était un envahisseur conciliant à l'endroit des traditions respectives des peuples conquis. Le judaïsme était alors la seule religion monothéiste de l’Empire romain. Malgré cette liberté de culte, les Juifs étaient tout de même soumis aux lois, aux impôts et à la politique de l’administration romaine.
Jésus et son message
Selon les
informations historiques, Jésus est né autour de
l’an 4 avant notre ère et a prêché ses messages
entre 27 et 30. Les enseignements de Jésus s’inspirent de la
tradition juive. D’ailleurs, dans ses discours, il n’annonçait pas la création
d’une nouvelle religion, mais plutôt une réforme du judaïsme. La vie de
prédicateur itinérant de Jésus a débuté avec son baptême, donné par Jean
le Baptiste. Propagateur d'un discours insistant sur la colère de Dieu, il baptisait
les Juifs dans le but d'implorer son pardon.
Jésus, bien qu’inspiré des enseignements de Jean le Baptiste, annonçait le
jugement de Dieu en insistant plutôt sur son amour. Il souhaitait réformer la
tradition juive en rapprochant les hommes de leur Dieu et en désacralisant
l’institution. En plus d’annoncer le Royaume de Dieu, il faisait la
promesse d’une vie éternelle accessible par la foi. Les paroles de Jésus et le
fait qu’il s’annonçait comme étant le fils de Dieu ont suscité la colère
des autorités, ce qui a mené à sa crucifixion vers l'an 30.
Représentation du Christ retiré de la croix, par Raphaël
Les premières communautés chrétiennes
D’abord formée
après la mort de Jésus par les apôtres et un petit groupe de
disciples, la première communauté chrétienne présente sa nouvelle église
comme un nouveau judaïsme offrant le salut universel. Les disciples, ayant foi
en leur Messie et en sa résurrection, voulaient partager son message
d’amour, mais aussi propager la Bonne Nouvelle disant qu'il avait été le
Messie tant attendu. Les premiers convertis à cette foi furent des Juifs qui
ont considéré que Jésus était réellement le Messie promis par les textes
sacrés.
Les nouveaux adeptes du christianisme se divisaient alors en deux
groupes : les prédicateurs itinérants qui voyageaient pour partager
le message de Jésus et les sympathisants sédentaires qui partageaient
la foi tout en conservant leur mode de vie. Bien que leurs croyances ne se
limitaient plus à l'Ancien Testament, ils continuaient malgré tout à respecter
la loi juive.
Évolution du christianisme pendant l’Empire romain
Alors que les
nouveaux convertis se multiplient partout autour de la Méditerranée grâce aux
nombreuses routes de l’Empire romain, la communauté chrétienne se détache peu à
peu de ses origines juives. Par ailleurs, les missionnaires en voyage
entreprennent de convertir des non-juifs. La volonté de conversion est d'ailleurs
une caractéristique des cultes monothéistes.
En plus de la séparation entre Juifs et chrétiens, la communauté
chrétienne est elle-même divisée par des interprétations diverses
concernant la foi, les pratiques, les cultes, le message de Jésus,
etc. C’est pourquoi les chrétiens ont dû s’entendre sur certains dogmes au
Concile de Jérusalem en l'an 48. Ces réunions menèrent notamment les
chrétiens à la conclusion que la conversion était nécessaire au salut de
l’âme.
La popularité croissante de cette nouvelle religion inquiétait les
dirigeants romains et dérangeait les Juifs qui souhaitaient rester fidèles à
leurs croyances. La concurrence religieuse et l’inquiétude des dirigeants
ont mené aux premiers conflits et aux premières persécutions de
chrétiens. Au début de leur histoire, les chrétiens étaient dispensés au même
titre que les Juifs du culte de l’empereur. Toutefois, les persécutions ont
augmenté parallèlement aux divisions de culte. Ponctuelles d’abord (1er et 2e siècles), elles
deviendront de plus en plus systématiques (3e et 4e siècles).
Les empereurs romains qui se sont succédé désiraient supprimer cette secte
nuisible à leur empire. Les nombreux martyrs n’ont fait qu’alimenter la
foi chrétienne et augmenter la détermination des chrétiens.Crucifixion de l’apôtre Pierre (Saint-Pierre)
La conversion de Constantin et l’expansion du christianisme sur toute l’Europe
En 313,
par l’Édit de Milan, l’empereur Constantin reconnaissait
le christianisme comme seule religion d’État. Cette annonce et la conversion de
l’empereur ont mis fin aux persécutions. En 356, c'est le culte païen
qui fut interdit à son tour.
Le christianisme prenait de l’expansion et quittait les bords de la
Méditerranée pour s’étendre sur tout le continent européen. Plusieurs
peuples se convertissaient ou accueillaient des missions d’évangélisation. Ce
fut le cas des Lombards en Italie, des Scandinaves et des Slaves. Le
terme catholique est apparu dès le 4e siècle et
signifie universel. L’Église catholique fonctionne selon
une hiérarchie centralisée dont le centre se situe à Rome.
Dans la tradition catholique, c’est l’Église qui gère le salut des âmes par les
enseignements et par les grâces qu’elle accorde. Le culte catholique implique
la messe, sept sacrements nécessaires au Salut ainsi que le culte de
Dieu, de Jésus, de Marie et des Saints. La chute de l’Empire
romain a entraîné, entre autres, l'évolution de la
religion chrétienne. En effet, c’est à partir de 473 que
l’Église d’Occident et l’Église d’Orient ont évolué différemment.
Le christianisme au Moyen Âge
Le Moyen Âge a vu monter la popularité du christianisme grâce à la conversion de nombreux peuples et de nombreux rois. Les croisades, les cathédrales, les monastères et les universités sont des traces importantes témoignant de la place centrale que la religion occupait pendant cette période.
Les croisés prennent Jérusalem
La religion chrétienne était alors le ciment de la société, la source de la morale et la protectrice de l’ordre social. C’est à partir de cette ère que les rois se déclaraient comme représentants de Dieu sur terre et jouissaient de tous les pouvoirs.
Le Grand Schisme d’Orient
Un schisme se définit comme étant une division d'ordre idéologique qui se crée dans un groupe (comme l'Église par exemple).
En 1054, les divergences entre l’Église d’Orient et l’Église d’Occident ont éclaté. L’Église de Constantinople, située au cœur de l’Empire byzantin, refusait de reconnaître le pape comme l’héritier de Saint-Pierre. Ce moment marque le détachement de l’Église orientale face à l’autorité de Rome. L’Église orthodoxe, qui est issue de cette division, s’est ensuite répandue dans les pays slaves et balkaniques. Les églises orthodoxes élisent alors leurs propres chefs. Leurs prêtres peuvent par ailleurs se marier et fonder une famille.
Les hérésies et l’Inquisition
Au cours des siècles, plusieurs interprétations du message biblique sont apparues au sein de la communauté chrétienne. Certaines idées divergentes portant sur la trinité, la résurrection, la nature divine de Jésus dérangeaient l’Église qui a qualifié ces croyances d’hérétiques. Au 13e siècle, l’Église a voulu confronter et réprimer les hérésies qui étaient en constante augmentation.
Une hérésie est une doctrine contraire à l’enseignement d’une religion.
C’est la raison
pour laquelle l’Église a mis en place l’Inquisition. Cette
institution ecclésiastique avait pour mission de rechercher et de réprimer les
hérétiques. L’Inquisition était en fait formée d’un tribunal religieux épaulé
par le pouvoir civil.
Le tribunal de l’Inquisition gérait les accusations et les jugements des
personnes suspectées d’hérésie. D’ailleurs, l’Église laissait tous les pouvoirs
aux inquisiteurs : mise en accusation, poursuite, condamnation,
incarcération, répression. L'arrivée de l’Inquisition dans une ville
suscitait un vent d’inquiétude et de peur devant les menaces de délation, les
interrogatoires et les peines sévères. Il faut noter que les peines incluaient
les châtiments physiques, la torture, la condamnation à mort ou
l’emprisonnement dans des conditions difficiles.
L’une des pires peines infligées par l’Inquisition était le bûcher
À la fin du 13e siècle, l’Inquisition a graduellement perdu son pouvoir et son influence. La forte répression et la menace avaient permis de faire taire les voix qui n'allaient pas dans le sens de l'interprétation du clergé. L’Inquisition suscitait d’ailleurs un fort sentiment de rejet et de dégoût. Bien que l'Inquisition espagnole, dirigée par les rois et reines catholiques (comme Ferdinand et Isabelle de Castille), ait perduré plus longtemps, la plupart des tribunaux d'Inquisition se sont peu à peu éteints. En 2000, le pouvoir de l’Église catholique de Rome a reconnu ses torts dans cette partie de l’histoire.
La papauté à Avignon (1309-1378)
Rome et l'Italie tout entières furent grandement secouées par des violences et une grande agitation populaire. C’est dans ce contexte que le pape Clément V, en 1309, a décidé de s’installer temporairement à Avignon. Cette ville de la Provence était judicieusement située pour y exercer le pouvoir pontifical. Par contre, cette installation qui n’était que temporaire a duré plus longtemps que prévu. Les papes y ont d’ailleurs aménagé leur palais et une chapelle. Le Palais des Papes trône d’ailleurs encore dans la ville d’Avignon.
Le Grand Schisme d’Occident (1378-1417)
En 1378, l’Église devait élire un nouveau pape. Les Italiens et les Romains craignaient que les Français n’élisent encore un pape français qui résiderait à Avignon. Leur attitude pendant les débats a fait en sorte que ce fut un Italien qui fut élu pape, Urbain VI. Il s’installa à Rome où il exerça un pouvoir despotique et autoritaire sur le clergé et la population. Les cardinaux, en réaction à cette situation, se sont réunis afin d’élire un nouveau pape, Clément VII. Ce dernier s’installa à Avignon.
Toute la
communauté chrétienne devait alors choisir entre deux papes qui exerçaient un
pouvoir différent. Le Grand Schisme d’Occident a divisé la chrétienté en
deux groupes. La France, l’Écosse, l’Espagne et le sud de l’Italie
appuyaient le pape d’Avignon; alors que l’Angleterre, le Saint-Empire, le
centre et le nord de l’Italie soutenaient le pouvoir du pape romain.
Deux papes occupèrent alors simultanément la même fonction jusqu’en 1418.
Après plusieurs tentatives de réconciliation au sein de la papauté et plusieurs
réunions officielles, les accords conclus au Concile de
Constance par le clergé mettront fin au schisme. Amorcé en 1414,
le Concile de Constance est parvenu à élire un nouveau pape, Martin V, qui
choisit d’installer la cour papale à Rome. Depuis ce
temps, le pape siège définitivement à Rome.
Le Concile de Constance
Le Grand Schisme d’Occident a tout de même affaibli le pouvoir du pape et de l’Église. C’est d’ailleurs après cette crise que les intellectuels ont commencé à remettre certains aspects de la religion en question, jetant ainsi les bases de la Réforme.
La Réforme
Au 16e siècle,
plusieurs intellectuels ont commencé à critiquer la décadence et les abus de
l’Église. Les principaux écrits réactionnaires furent ceux de Martin Luther et de Jean Calvin. À la suite du refus de l’Église de
modifier ces pratiques, les idées de Luther et de Calvin ont donné naissance à
la Réforme.
L’Église catholique a tenté une contre-réforme en 1547. Cette dernière
visait à rétablir la suprématie de l’Église de Rome sur la chrétienté. Le
schisme de la Réforme survient en 1547, donnant ainsi lieu à de
nombreuses guerres de religion ainsi qu’à l’émergence du protestantisme.
Le protestantisme est la religion qui s’inspire de Luther et de Calvin. On distingue d’ailleurs l’Église luthérienne et l’Église calviniste. La première s’est développée de façon prédominante dans les pays germaniques et scandinaves alors que la seconde s'est concentrée en Suisse, en Écosse, aux Pays-Bas et en France.
Les églises
protestantes se dressaient contre la soumission de Rome et
proposaient des valeurs nouvelles telles que la liberté de
conscience, le refus de la médiation dans la gestion de la grâce, l'adoption de
règles communes et démocratiques. Chez les protestants, les femmes peuvent
accéder aux ministères et les pasteurs peuvent se marier. Il n’y a ni
hiérarchie stricte ni clergé. Les pasteurs protestants misent plutôt sur le
pouvoir de la parole par la prédication et la priorisation de deux
sacrements.
Plus tard, au 16e siècle, le schisme s’est poursuivi
lorsque l’Église d’Angleterre s’est également coupée de Rome pour former l’Église
anglicane. Le fondateur de cette branche est Henri VIII qui
a ainsi voulu signifier au pape qu'il n'acceptait pas que son divorce soit
refusé.
La philosophie et l’anticléricalisme
Pendant
les 17e et 18e siècles, les courants
philosophiques prenaient de plus en plus de place et les figures
intellectuelles n’étaient plus liées à la religion, mais bien aux courants
philosophiques. Par conséquent, le sentiment religieux s'en est
trouvé diminué.
C’est grâce à ces nouvelles pensées que la raison humaine ne se trouve plus
définie par les cadres de la religion. Cette nouvelle philosophie a enclenché
le renouvellement des institutions.
Cette baisse fut encore plus marquée lors de la Révolution française où
l’anticléricalisme a atteint des sommets. Il faut rappeler que les
révolutionnaires s’en prenaient aux traditions liées à la monarchie et que les
rois légitimaient leur pouvoir en s'affichant comme les représentants
de Dieu sur terre. De plus, les puissants membres du clergé en France
détenaient beaucoup de richesses et de pouvoir. C’est pour cette
raison qu'une période révolutionnaire contre le clergé et
l'institution religieuse s'est amorcée. D’ailleurs, les biens de l’Église
furent saisis pendant la Révolution française et les années suivantes.
Le 19e siècle
Le siècle suivant la révolution fut celui des confrontations, non seulement des confrontations interreligieuses, mais également celles entre les croyants et les athées. Au 19e siècle, la science va occuper de plus en plus de place. La religion ne suffit plus à expliquer l'univers et devient même un objet d’étude scientifique.
Le terme athée désigne une personne qui ne croit pas en l’existence de Dieu, en l’existence d’une divinité.
Le 20esiècle
Le 20e siècle a été marqué par une volonté d’unification des grandes confessions chrétiennes, et ce, dans le respect des différentes visions. Cette volonté de faciliter le dialogue entre les différentes églises chrétiennes se nomme l’œcuménisme. Plusieurs actes et traités sont issus de ce dialogue auquel participe activement l’Église catholique même si elle s'y est objectée pendant plusieurs décennies. De plus, le 20e siècle fut celui de la laïcisation des institutions et la sécularisation des biens : les biens de l’Église sont remis au domaine public, les pouvoirs appartiennent au public. Aujourd’hui, la religion chrétienne est majoritaire en Europe et en Amérique. Les catholiques représentent 60% des chrétiens.
Textes sacrés
Le texte sacré de la religion chrétienne est la Bible. La Bible rassemble l’ensemble des textes et des livres reconnus comme étant la Parole de Dieu pour les chrétiens. Il existe toutefois des différences entre la Bible catholique et la Bible protestante. On distingue deux parties dans la Bible : l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Actuellement, c’est le livre le plus diffusé dans le monde. La Bible complète a été traduite en 310 langues alors que l’Ancien Testament a été traduit en 695 langues. En 1972, la Bible a bénéficié d'une traduction œcuménique qui visait à offrir une traduction commune aux églises catholiques et protestantes.
L’Ancien Testament
L’Ancien Testament est issu du judaïsme. Il est formé de 3 grandes sections : le Pentateuque, les Prophètes et les Psaumes et autres. Le Pentateuque regroupe les cinq premiers livres. Tous ces livres forment une unité de sens puisque tout ce qui y est raconté fait partie de l’histoire de la Terre promise et de Moïse. La rédaction de cette section aurait duré environ 800 ans. La section des Prophètes regroupe diverses prophéties. Les Psaumes sont en fait des poèmes sur la foi et le rapport à Dieu. Les autres textes développent des idées autour de l’art de mener sa vie vers le bonheur : Job, Cantique des Cantiques, Ecclésiaste, Proverbes.
Le Nouveau Testament
Tout le Nouveau
Testament vise à transmettre les enseignements de Jésus en y faisant
la description d’évènements sélectionnés pour les enseigner aux chrétiens.
Concrètement, le Nouveau Testament rassemble 27 écrits dont les évangiles, les
lettres des apôtres et l’Apocalypse. Chaque évangile (quatre au total) a
été rédigé par un apôtre. Ces textes reposent essentiellement sur la croyance
en Jésus ressuscité. Les apôtres qui rédigent les évangiles
veulent que Jésus soit reconnu comme étant le Messie
et le fils de Dieu.
Les quatre évangélistes (Matthieu, Marc, Luc, Jean) racontent
sensiblement les mêmes évènements : la vie de Jésus, son
enseignement, sa mort et sa résurrection. D’ailleurs, les apôtres ont
entrepris la rédaction des évangiles après la résurrection de Jésus. Ces
évangiles s'inscrivaient dans leur mission d’enseignement de la
Bonne Nouvelle. Les textes contribuaient ainsi à la diffusion du message
chrétien. En plus des évangiles, on trouve également des lettres, dont celles
de Paul qui représentent des traités théologiques sur la doctrine
morale et chrétienne.
Intellectuels chrétiens importants
Plusieurs figures intellectuelles importantes ont collaboré au développement de la pensée chrétienne. À défaut de pouvoir les énumérer tous, trois intellectuels seront succinctement présentés : Saint Augustin, Saint François d’Assise et Saint Thomas d’Aquin.
Saint Augustin (354-430)
Saint Augustin a développé la notion du péché originel selon laquelle le péché commis par Adam et Ève retombe sur toute l’humanité. Dans cette vision du péché originel, l’Homme naît en état de péché, d’où l’importance du baptême pour obtenir la grâce de Dieu. Selon Saint Augustin, il n’y a pas de libre arbitre. Dans tous les cas, c’est Dieu qui agit sur l’Homme. Sans Dieu, l’Homme ne peut décider de faire le Bien; il ne peut faire le Bien que s’il le demande de l'aide à Dieu et qu'il se laisse guider par lui.
Saint Augustin
Saint François d’Assise (1182-1226)
Pendant sa jeunesse, Saint François d’Assise a beaucoup voyagé avant d’être blessé au cours d’une bataille. Dès 1205, il a entrepris une vie de charité au cours de laquelle il aidait les lépreux et participait à la restauration des églises en ruines. Après s’être engagé à vivre dans la pauvreté au service de Dieu, il a formé l’ordre des Franciscains. Toujours en fonction aujourd’hui, cet ordre favorise la recherche intellectuelle, la contemplation éclairée, la pauvreté volontaire, l’amour de la nature et de la vie.
Saint François d'Assise
Saint Thomas d’Aquin (1225-1274)
Saint Thomas d’Aquin était un théologien dont la pensée fut fortement influencée par celles de Saint Augustin et d’Aristote. Selon lui, la foi consistait en l’adhésion à la parole de Dieu et en la conviction que la raison était la lumière naturelle émanant de Dieu et éclairant les Hommes. La doctrine de Saint Thomas d’Aquin comporte trois aspects importants : le Dieu créateur, l’immortalité de l’Homme et la liberté de l’Homme. Au 16e siècle, la pensée de Saint-Thomas d’Aquin devint la doctrine officielle de l’Église catholique.
Saint Thomas d'Aquin