Lutte pour arracher la bénédiction
Dr. Feddes
Lutte pour arracher la bénédiction de Dieu !
Que désires-tu le plus ? Quel est le désir profond de ton âme ? Est-ce la paix et le bonheur ? Aspires-tu à devenir quelqu'un d'important ? Quelqu’un qui marquerait l'histoire de l'humanité d'une manière positive ?
Au contraire, quelle est ta plus grande peur ? Quelle est la personne, la chose, la situation que tu essaies d'éviter ? Est-il quelqu'un, ou quelque chose, ou une situation de ton passé que tu essaies d'oublier ? Souffres-tu d'une faiblesse existentielle, morale que tu caches et ne veux pas que ceux et celles autour de toi sachent ? Quelle est la chose ou la personne qui te pousse à douter de toi-même ?
Pourquoi ce qui cause ta peur est lié à ce que tu désires le plus. Ce qui te trouble se place souvent sur le chemin de ta bénédiction. Mais es-tu prêt à faire face aux obstacles qui interfèrent avec la bénédiction de Dieu dans ta vie ?
L'expérience de Jacob
Jacob était un être complexe ; il était à la fois enthousiaste et plein d'ambitions, mais en même temps, il était aussi une personne pleine d'angoisse. Le livre de la Genèse nous parle de Jacob qui a volé la bénédiction de son grand frère Ésaü ; et du projet maléfique de son grand frère de se venger en le tuant. Jacob a fini par fuir la maison parentale pour un pays lointain, pour échapper à la vengeance de son frère. Quand il a quitté la maison de son père, le seul bien que Jacob eût, c'était un bâton qu'il utilisait pour sa marche. Mais pendant sa fuite, Dieu lui était apparu au sommet d'une échelle qui reliait la terre et le ciel. Dieu avait promis de le protéger, et de le ramener en paix, un jour, dans la maison de son père.
Par la grâce de Dieu, Jacob prospéra dans le nouveau pays où il avait trouvé refuge. Là aussi, Jacob connut l'épreuve du conflit naissant avec son oncle-beau-père Laban. C'est pendant ce temps d'épreuve que Dieu apparaisse une seconde fois à Jacob, pour lui dire de rentrer dans la maison de son père. La Bible dit : "Alors l'Éternel dit à Jacob: Retourne au pays de tes pères et dans ton lieu de naissance, et je serai avec toi. ” (Genèse 31 : 3)
Du fond de son être, Jacob voulait rentrer dans sa famille, mais le souvenir du conflit non résolu avec son frère Ésaü lui faisait grandement peur. Comment répondre à l'ordre de Dieu de rentrer dans la maison de son père? C’est avec appréhension que Jacob prend le chemin du retour. Mais Dieu ne l'avait pas laissé seul: " . . . des anges de Dieu le rencontrèrent. En les voyant, Jacob dit: C'est le camp de Dieu! ” (Genèse 32: 1-2). La vision des anges de Dieu avait fortement encourage Jacob pendant sa marche apeurée.
Mais plus il se rapprochait de la maison parentale et de la contrée où habitait son grand frère Ésaü, plus la peur montait dans l'esprit de Jacob. Il envoya des messagers à son frère Ésaü, lui annonçant son passage, mais ce dernier garda le silence et ne lui répondit pas. Au contraire, la nouvelle lui parvint, par ses messagers, qu'Ésaü venait vers lui, dans une bande armée de 400 hommes de guerre.
La peur de Jacob se transforma en panique. Que faire? Ésaü était plus puissant que lui. Il avait plus d'hommes de guerre que lui. Comment lui échapper? Le cauchemar tant rêvé par Jacob devenait réalité. Jacob, le supplanteur, se mit à réfléchir, mais sa réflexion ne pouvait changer les rapports des forces entre lui et son frère Jacob, qui marchait vers lui avec une plus grande armée. Sachant que ses plans humains ne pourraient lui apporter le secours urgent dont il avait besoin, Jacob fit recours à la prière. Il invoqua, l'Éternel, le Dieu de son père, mais son Dieu a lui aussi, parce qu'à plusieurs reprises, l'Éternel lui était apparu pour le délivrer de ses ennemis. La Bible dit : « Jacob dit: Dieu de mon père Abraham, Dieu de mon père Isaac, Éternel, qui m'as dit: Retourne dans ton pays et dans ton lieu de naissance, et je te ferai du bien! Je suis trop petit pour toutes les grâces et pour toute la fidélité dont tu as usé envers ton serviteur; car j'ai passé ce Jourdain avec mon bâton, et maintenant je forme deux camps. Délivre-moi, je te prie, de la main de mon frère, de la main d'Ésaü! Car je crains qu'il ne vienne, et qu'il ne me frappe, avec la mère et les enfants. Et toi, tu as dit: Je te ferai du bien, et je rendrai ta postérité comme le sable de la mer, si abondant qu'on ne saurait le compter. » (Genèse 32 : 10)
La prière urgente de Jacob est fondée sur la relation qui existe entre sa famille, lui-même, et l'Éternel d'une part, et sur les promesses que l'Éternel lui a faites, d'autres parts. Jacob décrit l'Éternel comme le Dieu de son père Abraham, le Dieu de son père, son Dieu personnel qui lui était apparu en chemin dans le passé. Jacob n'invoque pas un Dieu inconnu. Il invoque l'Éternel, le Dieu qui a fait alliance avec ses ancêtres et avec lui-même. Jacob rappelle les promesses de protection que l'Éternel lui avait faites avant qu'il ne reprenne le chemin de retour vers son père. Le Seigneur avait promis de lui faire du bien. Jacob témoigne sa reconnaissance au Dieu qui l'a fait prospérer. D'un voyageur sans ressources, et équipé d'un bâton, Jacob est devenu maître de deux campements ! Jacob reconnaît la grandeur de la miséricorde de Dieu pour lui, et sa propre petitesse. Comment est-ce que Dieu ne peut-il pas écouter la prière faite avec un cœur humble et reconnaissant ?
Jacob rappelle à Dieu ses promesses, non pour lui arracher un exaucement, mais pour affirmer sa foi en la fidélité du Dieu de la promesse. Rappeler les promesses de Dieu dans la prière n'est pas un moyen de forcer la main de Dieu. C'est au contraire un moyen de témoigner de notre foi et de notre dépendance sur la miséricorde et la bonté de Dieu. Mais dans sa souveraineté, Dieu permet que nous traversions des épreuves, bien qu'Il nous en délivre toujours (Psaume 34 : 20).
La lutte avec Dieu
La nuit, esseulé et plein d'appréhension pour sa rencontre future avec son frère, Ésaü, dans l'obscurité, Jacob est soudain confronté par la présence de quelqu'un qui cherche à l'attaquer. Était-ce déjà Ésaü ? Venu dans l'obscurité pour se venger ? Certes non, la personne avec laquelle Jacob combattait ne ressemblait pas à un être humain. C'était comme un ange. Et cet ange attaquait Jacob d'une manière intense. La lutte continua presque toute la nuit, jusqu'au petit matin. Jacob était à bout de force. Mais avec ténacité, il se saisit de l'ange et refusa de le laisser partir, avant qu'il ne puisse le bénir. Genèse 32 : 25-31 affirme : « Voyant qu'il ne pouvait le vaincre, cet homme le frappa à l'emboîture de la hanche; et l'emboîture de la hanche de Jacob se démit pendant qu'il luttait avec lui. Il dit: Laisse-moi aller, car l'aurore se lève. Et Jacob répondit: Je ne te laisserai point aller, que tu ne m'aies béni. Il lui dit: Quel est ton nom? Et il répondit: Jacob. Il dit encore: ton nom ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé Israël; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur. Jacob l'interrogea, en disant: Fais-moi je te prie, connaître ton nom. Il répondit: Pourquoi demandes-tu mon nom? Et il le bénit là. Jacob appela ce lieu du nom de Pénil: car, dit- il, j'ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée. Le soleil se levait, lorsqu'il passa Pénil. Jacob boitait de la hanche. »
Est-ce vrai que Jacob a combattu contre Dieu et a gagné ? Calvin répond de la manière suivante : « Qui peut se tenir devant un être dont le souffle fait périr tout ce qui est humain, et le regard fait fondre les montagnes, et dont la Parole fait trembler l'univers ? N’est-il pas fou de combattre contre Dieu ? Certes pas, si c'est Dieu lui-même qui s'engage à combattre contre nous. N'est-il pas celui qui, secrètement, nous donne la force de combattre contre lui ? En effet, nous ne pouvons combattre contre lui, sinon par sa propre puissance. Quand il nous attaque d'une main, il nous défend de lui-même de l'autre main. Ainsi, Dieu nous attaque de sa main gauche, et il nous protège de sa main droite. »
Mais pourquoi Jacob avait-il démontré une telle ténacité vis-à-vis de Dieu ? N’avait-il pas peur que Dieu dans sa toute-puissance ne puisse le tuer ? Jacob avait compris que sa vie n'aurait plus de sens, s'il laissait l'ange de Dieu repartir sans lui accorder la bénédiction. Gagné par la peur des hommes (de son frère Ésaü), Jacob s'est accroché au Dieu tout puissant, à son ange, afin que celui-ci lui accorde la bénédiction qui lui permettrait de faire face à la menace représentée par la venue certaine de son frère Ésaü.
Le Nouveau Testament nous parle aussi d'une femme païenne désespérée par la possession démoniaque de sa fille, qui s'est agrippée spirituellement sur Jésus, et lui a arrachée une délivrance : « Jésus, étant parti de là, se retira dans le territoire de Tyr et de Sidon. Et voici, une femme cananéenne, qui venait de ces contrées, lui cria: Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David! Ma fille est cruellement tourmentée par le démon. Il ne lui répondit pas un mot, et ses disciples s'approchèrent, et lui dirent avec instance: Renvoie- la, car elle crie derrière nous. Il répondit: Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël. Mais elle vint se prosterner devant lui, disant: Seigneur, secours-moi! Il répondit: Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens. Oui, Seigneur, dit-elle, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. Alors Jésus lui dit: Femme, ta foi est grande; qu'il te soit fait comme tu veux. Et, à l'heure même, sa fille fut guérie. » (Matthieu 15 : 21-28)
Pourquoi est-ce que Jésus a fait « marcher » cette femme avant de lui accorder la délivrance qu'elle cherchait pour sa fille ? Pourquoi est-ce que Dieu a laissé Jacob le combattre avant qu'il ne le bénisse ? Il est de la sagesse et de la souveraineté de Dieu de faire croître notre foi en lui à travers le creuset de l'épreuve. L'épreuve, malgré la peine qu'elle comporte, a pour but ultime de nous apporter la bénédiction de Dieu. Quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons, le Dieu qui nous apporte l'épreuve par sa main gauche, nous apporte aussi la victoire dans sa main droite. Heureux celui qui lui demeure fidèle !
Un nom nouveau
Dans le monde ancien proche oriental, particulièrement dans le monde biblique, les noms avaient une portée existentielle. Le nom donnait l'identité. Dans sa lutte contre Dieu, Jacob a reçu un nouveau nom. L'ange de Dieu qui combattait contre lui, lui a donné un nouveau nom. Dorénavant, il ne s'appellera plus Jacob, « le supplanteur. » Au contraire, il s'appellera Israël, celui qui a combattu contre Dieu ! Dieu donne à Jacob une nouvelle identité ; l'identité d'un vainqueur ! Bien qu'il n'était pas devenu parfait, la nouvelle identité de Jacob comme Israël déterminera, non seulement sa vie, mais aussi et surtout la vie de toute sa descendance, de la nation qui sortira de lui, Israël.
La constance de la nouvelle identité de Jacob ne venait pas de ses actions. Elle venait du fait que Dieu lui a donné une nouvelle identité, qui lui indiquait ainsi une nouvelle destinée.
Dans le Nouveau Testament, le Seigneur Jésus a fait la même chose. Il a changé le nom de Simon, le fils de Jonas, en celui de Pierre, le rock sur lequel il a construit son église ! Malgré ses imperfections, Jésus a maintenu Pierre comme la fondation de son église, à cause de la nouvelle identité et destinée qu'il lui avait données. De même, en Christ, Dieu nous donne une nouvelle identité. Aucune personne, aucune circonstance de la vie ne pourra changer notre nouvelle identité en tant que fils et filles de Dieu, en Jésus-Christ. Dans Ésaïe 62 : 1-7, Dieu dit : « Pour l'amour de Sion je ne me tairai point, Pour l'amour de Jérusalem je ne prendrai point de repos, Jusqu'à ce que son salut paraisse, comme l'aurore, et sa délivrance, comme un flambeau qui s'allume. Alors les nations verront ton salut, et tous les rois ta gloire; Et l'on t'appellera d'un nom nouveau, que la bouche de l'Éternel déterminera.
Tu seras une couronne éclatante dans la main de l'Éternel, un turban royal dans la main de ton Dieu. On ne te nommera plus délaissée, on ne nommera plus ta terre désolation; mais on t'appellera mon plaisir en elle, et l'on appellera ta terre épouse; Car l'Éternel met son plaisir en toi, et ta terre aura un époux. Comme un jeune homme s'unit à une vierge, ainsi tes fils s'uniront à toi; et comme la fiancée fait la joie de son fiancé, ainsi tu feras la joie de ton Dieu. Sur tes murs, Jérusalem, j'ai placé des gardes; Ils ne se tairont ni jour ni nuit. Vous qui la rappelez au souvenir de l'Éternel, point de repos pour vous! Et ne lui laissez aucun relâche, Jusqu'à ce qu'il rétablisse Jérusalem et la rende glorieuse sur la terre. »
Marchant vers la gloire céleste !
Notre Dieu veut nous bénir abondamment- mais dans sa sagesse, il veut que nous puissions lutter avec lui dans la foi pour recevoir ce qu'il a pour nous. La Bible est remplie des hommes et des femmes de foi qui ont lutté avec Dieu pour recevoir ses bénédictions. Les saints de la Bible n'ont jamais vécu dans l'aisance spirituelle. C'est au travers des épreuves diverses que ces saints ont développé une foi et une intimité profonde avec Dieu ; et c'est à travers leur intimité avec Dieu qu'ils ont influencé leurs temps.
Quelles sont les réalités de ta vie en ce moment ? Es-tu découragé ou apeuré à cause des pressions de la vie quotidienne ? Le Dieu de la Bible est le même. Le Dieu d'Abraham, de Jacob, est aussi ton Dieu en Jésus-Christ. Comme il a délivré ses saints d'hier, il te délivrera aussi aujourd'hui, si, comme les saints d'hier, tu places ta foi en lui, et lutte avec lui pour recevoir les promesses qu'il a pour toi. La Bible affirme : « Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous. » (1 Corinthiens 16 : 13) ; « Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus-Christ. » (2 Timothée 2 : 1).
Préparé à l’origine par David Feddes pour Back to God Ministries International. Utilisé avec permission.