L’église au Moyen-âge 410-1483
L’église au Moyen-âge 410-1483
Qu'est-ce que le Moyen Âge? Quand a-t-il commencé ? Quand s’est-il achevé ? Le moyen âge est le siècle intermédiaire entre la mort de saint Augustin en 430 et la naissance de Martin Luther en 1483. Le moyen âge a été marqué par la violence et les souffrances majeures dans ce qui devait devenir l'Europe. Le moyen-âge a vu la montée des nations barbares, et la chute de Rome. Le moyen-âge a vu la montée de l’Islam et la prise de la terre sainte et toutes les terres chrétiennes : Antioche, Alexandrie, Carthage. Les forces musulmanes avancèrent même au cœur de l'Europe, jusqu'à ce qu'elles fussent arrêtés par Charles Martel, le grand-père de Charlemagne, à la célèbre bataille de Poitiers, en 732. Ce n'était pas sans raison que cette période de l'histoire s'appellerait plus tard «L'âge des Ténèbres». Pourtant, dans l'obscurité la plus épaisse, la lumière de l'Évangile n'a jamais été complètement éteinte.
Mais malgré l’obscurité et la souffrance connues pendant cette période, le moyen-âge s’avère un temps important dans la formation de la théologie classique de l’église. Les savants chrétiens comme Saint Bernard de Clairvaux ont écrit pendant cette période. Les écrits de ce dernier influenceront Luther et Calvin.
Le moyen-âge a donné naissance à Saint Thomas d’Aquin, à la tradition
monastique, à Saint François d’Assise, et à bien d’autres géants de la
théologie traditionnelle de l’église.
Saint Thomas d'Aquin
La redécouverte du philosophe grec Aristote a donné une nouvelle base pour la théologie dans la pensée d'Albert le Grand et de son brillant élève, Thomas d'Aquin. Bien que la révélation et la raison soient distinctes, Thomas a soutenu qu'elles ne sont pas opposées. Il appartient à la théologie chrétienne de montrer que la foi est en harmonie avec la raison. Ainsi, saint Thomas a concentré son activité théologique à la construction d’un grand système de la pensée chrétienne.
Il est significatif que saint Thomas n'ait jamais pu compléter son grand chef-d'œuvre, la Summa Theologica. Vers la fin de sa vie, saint Thomas a reçu une vision de Dieu, une flamme de lumière céleste si écrasante qu'il n'a plus voulu rien écrire après. Il affirme : «Tout ce que j'ai écrit, me semble maintenant comme de la paille. »
Ainsi, saint Thomas d'Aquin est mort en 1274, sans avoir achevé son œuvre théologique. Cinquante ans plus tard, il sera canonisé par le pape Jean XXII. Depuis, sa théologie est considérée comme normative pour la tradition catholique. Cependant, deux siècles avant la mort de Thomas, le père de la scolastique, saint Anselme, exprimait sous forme de prière, son désir pour Dieu, qui constitue la fondation pour toute vraie théologie et spiritualité: « Oh mon Dieu, enseigne mon cœur où et comment te chercher, où et comment te trouver. Car je ne cherche pas à comprendre pour croire, mais je crois pour comprendre. »
La tradition monastique
Saint Anselme était un moine, et il a combiné dans sa prière et sa théologie son amour et aspiration pour Dieu, qui constitue la source de la tradition monastique. La règle de saint Benoît, devenue populaire, donnait à la communauté monastique un équilibre entre la vie de prière et la responsabilité du travail. La devise de Saint Anselme c’était Ora et Labora («prier et travailler»). Le travail des moines bénédictins impliquait le travail physique - défricher les champs, labourer le sol, etc. Mais il impliquait aussi le travail intellectuel du scriptorium ; car les manuscrits anciens étaient copiés à la main, et les textes bibliques étaient étudiés et commentés dans le cycle annuel de l'année chrétienne. Au cœur de cette grande entreprise était la priorité du culte chrétien, la prière des Psaumes et la riche harmonie du chant grégorien.
Au cours des siècles médiévaux, à plusieurs reprises, les réformateurs de la vie monastique encourageaient les moines à la pureté et à la simplicité de la règle de Saint Benoît.
Au treizième siècle, cependant, la montée des ordres mendiants, les dominicains et les franciscains, a introduit quelque chose de radicalement nouveau et différent dans la vie religieuse du moyen âge. En effet, les moines mendiants allaient d’une ville à une autre «mendiant» pour trouver leur nourriture, tandis qu’ils se consacrés au service des nécessiteux. L'idéal bénédictin recherchait stabilité ; il recherchait un territoire, un lieu unique où l'on vivrait, prierait et mourait. L'idéal des franciscains et des dominicains était la mobilité. Comme John Wesley plus tard, leur paroisse était le monde, en particulier les universités où, ils ont attiré des disciples de tous les horizons.
Modifié le: lundi 27 juillet 2015, 12:40