Martin Luther


1. La justification par la foi seule

 

La Réforme a commencé le 31 octobre 1517, lorsque Martin Luther a affiché ses 95 thèses à la porte de l'église du château de Wittenberg. Il protestait contre frère dominicain nommé Tetzel qui était venu sur son territoire et vendait les indulgences au nom du pape. Selon l’enseignement de l’église Catholique l'achat d'une indulgence accordait de grands avantages spirituels, spécialement la libération des âmes du purgatoire. Luther en était très irrité. Si le pape avait vraiment le contrôle du purgatoire, disait-il, pourquoi ne venait-il pas simplement en ouvrir la porte et laisser tout le monde en sortir? Le vrai trésor de l'église, disait Luther, ce n’étaient pas les mérites accumulés des saints, mais plutôt le Saint Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ. Et quand Jésus dit: «Repentez-vous," Il ne voulait pas dire (comme la Vulgate latine [la traduction latine de la Bible]) l'avait traduit, "faites pénitence", mais plutôt (comme l'avait montré le Nouveau Testament grec d'Erasme), il appelait au changement de cœur et d'esprit. Il voulait que la vie entière des croyants soit une vie de repentance.

 

Luther protestait contre la prédication d’une «grâce facile». Il a combattu l'église, non pas parce qu'elle en exigeait trop, mais plutôt parce qu'elle en exigeait trop peu. Mais comment Luther en est-il arrivé à cette idée? "Je n'ai pas appris ma théologie en une seule fois", a-t-il déclaré. "J'ai dû suivre où mes tentations m'ont conduit. Ce n'est pas en lisant ou en écrivant ou en spéculant qu'on devient théologien. C'est plutôt en vivant, en mourant à soi-même, et en étant damné qu’on devient un théologien. " En effet, Luther n'avait pas l'intention de devenir théologien quand il a commencé sa carrière universitaire. Son père voulait qu’il devienne avocat. Luther avait donc commencé des études de droit à l'Université d'Erfurt. Pendant qu’il rentrait chez ses parents pendant les vacances de printemps, il a été pris dans un terrible orage. Et il a crié: « Sainte-Anne, aide moi et je deviendrai un moine! » Alors, contre les vœux  de son père et de ses amis, Luther se joignit à l'ordre des moines augustiniens. Dans le monastère, il cherchait à trouver une réponse à la question qui tourmentait son âme jour et nuit: « Comment trouver le Dieu de grâce? Comment puis-je savoir que Dieu est pour moi, et non pas contre moi? Que puis-je faire pour plaire à Dieu ? »

 

 

Luther était un moine scrupuleux. Les premières gravures en bois que nous avons de lui montrent son visage émacié. "Si jamais un moine soit arrivé au ciel à cause de son ascétisme, c'aurait été bien moi", dira Luther plus tard. Luther allait sans nourriture ni eau pendant des jours. Pendant l'hiver, il dormait sur le sol en pierre de sa cellule monastique sans couverture jusqu'à ce que le froid touche ses os. Mais il se demandait toujours: « Suis-je bien affamé ? « Ai-je bien froid? Ai-je assez souffert? Y a-t-il asses «d’assez» pour satisfaire Dieu? Martin Luther allait confesser, à maintes reprises tous ses péchés, mais sans soulagement. Il commençait même à douter de la bonté de Dieu. Luther trouva son chemin à travers cette nuit de l'âme en se tournant vers les Écritures.  Et c’est en étudiant l’épître aux Romains que Luther découvrira l’enseignement biblique sur la justification par la foi seule, en dehors des œuvres de la loi. Quand j'ai compris cela, dit Luther, je me sentais comme si les portes du paradis s'étaient ouvertes et j'y étais entré. C'était comme si j'étais passé de la nuit la plus sombre à l'éclat du soleil de midi. Je me sentais comme si j'étais né de nouveau. Toute la Réforme est née du point de vue fondamental de Luther sur le caractère de Dieu, comme le Père de grâce. Luther était venu à cette vision à travers son étude de la Bible.

 

2. La suffisance de l'Écriture Sainte

 

« Tout le monde » dit Luther, « peut prendre la Parole de Dieu, entre les mains, et la lire, avec leurs yeux. Le garçon de ferme derrière sa charrue . . . ainsi que les savants de l'université. » Peut-être la plus grande contribution de Luther à la Réforme était sa traduction de la Bible dans sa langue maternelle allemande. En 1519, Luther fut engagé dans un débat public avec le théologien catholique Jean Eck, l'autorité relative de l'Écriture et de la tradition. Luther avait un grand respect pour les écrits des premiers pères de l'église et les décisions prises lors des premiers conciles de l'église. Mais tout cela, selon lui, devait être subordonné à l'autorité de la Parole écrite de Dieu dans l'Écriture sainte. "La Bible est la Parole de Dieu revêtue de paroles humaines, de même que le Christ, la Parole éternelle de Dieu, est incarné dans le vêtement de son humanité. Christ se trouve dans la crèche des Écritures ", dit Luther. Donc, aux côtés de la doctrine de la justification par la foi seule, nous mettons un second principe de la Réforme: la suffisance de la révélation de Dieu dans la sainte Écriture seule.


La dernière chose que Luther voulait c’était de commencer une nouvelle église. À la fin de sa vie, il s'est vu comme un serviteur fidèle de l'église sainte, catholique et apostolique. Mais en 1521, Luther a été amené devant l'empereur, Charles V, à la Diète de Worms et a été invité par l'émissaire du pape à récuser ce qu'il avait écrit. "Sauf si je suis persuadé par la raison et par la conscience", a-t-il dit, "je ne peux pas et je ne vais rien récuser. Ici, je ne peux rien faire d'autre, aide moi Dieu. Amen." À partir de cette époque, la division dans l'église était prononcée. Bientôt, le cri de la réforme sera entendu dans toute l'Europe.

Última modificación: jueves, 6 de abril de 2017, 22:44